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TOUTES LES FEMMES

lamment étendu au coin du foyer, tandis que sa femme se livre aux plus rudes travaux et manie des fardeaux qui semblent au-dessus de ses forces.

Il ne faut pas, pour cela, croire que la femme ne comptait pour rien dans la nation. Elle assumait, au contraire, de lourdes responsabilités et n’était pas sans jouir parfois de pouvoirs assez étendus. C’est sous le contrôle, sous la garde d’une matrone âgée qu’étaient déposées dans les magasins publics toutes les réserves de nourriture qui devaient assurer la subsistance du village : produits de la culture du sol, de la chasse, de la pêche ou même de la guerre. Il n’y a guère plus d’une trentaine d’années, certaines tribus iroquoises vivaient encore dans ces grands bâtiments rectangulaires, longs d’une centaine de pieds, que l’on appelait des «longues maisons ». Deux portes, reliées par un couloir central, étaient percées à chacune des extrémités et, de chaque côté du couloir, étaient disposées des cases servant de logements aux diverses familles. C’étaient les femmes qui étaient chargées de l’administration intérieure de ces vastes demeures. Les provisions y étaient propriété commune et le chasseur maladroit qui, à titre de mari ou de soupirant, n’apportait point sa part pouvait, si les femmes le demandaient, être exclu et renvoyé à sa famille d’origine.

Il en était à peu près de même chez