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CRÉOLES ET MÉTISSES

jointe à une rigueur de mœurs qui en fait les femmes les plus faciles à choquer qui soient au monde ; toujours calmes, toujours maîtresses de leurs émotions, ce sont les white-livered, les femmes à foie blanc, selon le nom que leur donnent plaisamment les bouillantes Caroliniennes ou les ardentes Louisianaises.

Dans la vallée du Mississipi, les allures sont moins raides, plus débonnaires, les mœurs moins rigides ; le caractère bon enfant ignore l’orgueil ; mais l’activité est la même, comme aussi la promptitude au gain et à la dépense. La Californienne joint à l’aisance et à la gaieté un réel entrain et une très grande liberté morale.

Il n’est pas rare de remarquer dans les rues de New-York des femmes qui ont tournure de Françaises : même type, même tournure, même vivacité. Leur beauté, comme celle de la Parisienne, est due bien plus à l’animation des traits qu’à leur finesse ou à leur régularité.

Cette beauté, l’Américaine la garde, le plus souvent, longtemps après la quarantaine ; comme la Française, elle s’épaissit un peu avec l’âge. On peut la féliciter de n’avoir hérité de l’Anglaise ni les dents, ni les pieds, ni les mains, qui peuvent compter au premier rang de ses attraits.

Jeune fille ou femme, l’Américaine est une enfant gâtée qui doit à son