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TOUTES LES FEMMES

nous permet de les considérer comme aborigènes.

Quant à l’opinion de ceux qui, pour peupler l’Amérique, y conduisent les tribus de l’Ancien Monde, nous ne saurions la partager et nous pensons, avec des hommes d’une autorité respectable, que le même pouvoir qui a fait croître l’herbe dans les campagnes de l’Amérique et l’a peuplée d’animaux différents de ceux de l’Ancien Monde, a pu y mettre aussi des hommes.

Nous ne pensons pas qu’un esprit dégagé des préjugés et des entraves que certaines considérations extra-scientifiques mettent à la liberté de la pensée, puisse conserver des doutes sur la pluralité des types humains primitifs.

On peut admettre qu’à l’heure où se manifesta la puissance créatrice qui produisit les espèces humaines, cette force a suscité dans toutes les parties habitables de la planète des individualités dont l’organisme était assorti aux conditions physiques de chaque centre de création.

Nous ne pouvons pas dire que les migrations terrestres sont complètement problématiques, puisqu’elles ont laissé des traces historiques certaines ; mais elles sont relativement récentes, et les envahisseurs trouvèrent partout des habitants autochtones qu’ils absorbèrent. Même cette assimilation fut souvent incomplète, puisque on retrouve parfois, au cœur de bien des territoires, des îlots de la race antérieure qui s’est montrée en ces lieux réfractaire à toute fusion.

Cette considération, si l’évidence en était démontrée, donnerait à l’opinion de ceux qui peuplent la terre, par la radiation d’une famille unique, un poids considérable : c’est d’ailleurs le