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CONCLUSION

grand argument en faveur d’un couple original, et le voici : seront de la même espèce, tous les individus qui, en s’unissant, pourront donner naissance à des métis féconds et dont les descendants seront féconds eux-mêmes. Or la copulation entre individus de toutes les races humaines donne des produits féconds, donc tous les hommes appartiennent à la même espèce.

Cette conclusion serait exacte si la Nature, sous l’impulsion d’une influence identique, n’avait pu créer des êtres semblables sur plusieurs points géographiquement distincts.

Or cette faculté de création, l’homme la constate dans une infinité de manifestations animales ou végétales ; mais la nie quand le problème de son origine est en jeu.

Nous ne savons les causes premières de rien : cette connaissance est placée hors des limites de notre intelligence ; la constatation d’un effet nous en fait rechercher la cause, et quand nous avons trouvé cette cause, nous en demandons le pourquoi. Toujours nous chercherons la cause de la cause et nous remonterons ainsi indéfiniment, sans jamais rien saisir. Telle est la tournure irrésistible de notre esprit ; et c’est pour cela qu’il nous a paru simple, dans une question si controversée, d’admettre, sans nous prononcer, l’opinion généralement admise, en faisant toutefois nos réserves sur cet objet.

D’ailleurs, l’intérêt qui s’attache au problème des origines humaines répond seulement à des considérations d’ordre purement traditionnel, dues à des impositions théocratiques, dont l’esprit moderne secoue lentement le joug.

La spécialisation de notre sujet nous affranchissait de ces investigations et nous n’avons effleuré ces questions que pour établir les