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TOUTES LES FEMMES

Les tribus guerrières des Radjpoutes, belles et fières, ont conservé des coutumes qui rappellent celles des chevaliers de l’Europe féodale. Sans hésiter, un brave radjpoute sait braver la mort pour conquérir ou pour défendre une fleur, une frange d’écharpe, un ruban promis ou donné par la dame de ses pensées. Des guerres sanglantes se sont livrées entre les clans pour la vengeance d’une belle persécutée. Aujourd’hui encore, un mariage n’est célébré que lorsque la fiancée a fait don à celui qu’elle a choisi d’un objet quelconque et lui a passé au cou une guirlande de fleurs. Elle sera d’ailleurs l’égale de son mari, qui ne fera rien sans la consulter.

Le vêtement le plus généralement adopté par les femmes hindoues est une sorte de corsage à manches courtes, en mailles de soie, orné soit de boutons d’or ou d’argent, soit de perles ou de pierres précieuses. Par-dessus ce corsage, appelé anjia, elles se recouvrent le corps d’une longue pièce d’étoffe, dont elles se drapent les épaules, les jambes, la poitrine et la tête, laissant les membres libres. Ce costume, dont la richesse varie selon la caste et le rang de la femme qui le porte, est des plus gracieux ; il fait ressortir, avec beaucoup de charme, le contour et la souplesse de la taille de celle qui le porte.

Les musulmanes du nord de l’Inde