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FAMILLE HINDOUE

charmes et leur jeunesse ne sont plus que des souvenirs. Les prêtres les renvoient alors ; elles rentrent dans leur caste et s’y marient sans que leur précédent état soulève contre elles aucun préjugé.

À dire vrai, il semble que, depuis quelques années, la vieille Inde, sur laquelle avaient passé les invasions et les siècles sans parvenir, depuis plus de vingt siècles, à modifier sensiblement une civilisation pétrifiée, paraisse tressaillir à la flamme du progrès. Les locomotives qui traversent la jungle emportent avec elles chaque jour quelque peu des coutumes millénaires dont la femme était la victime. L’influence européenne tend à émanciper l’Hindoue ; déjà elle lui permet de conquérir la science et, avec la science, la liberté.

Ne quittons pas l’Inde sans signaler de quelle curieuse manière certaines peuplades, encore organisées en clans, comprennent et pratiquent le mariage.

Chez les Garos, les filles choisissent leurs époux selon des règles immuables : la sœur d’un Garo ne peut épouser qu’un homme appartenant au groupe familial de sa belle-sœur ; le fils d’un homme doit épouser une fille de la sœur de son père ; sa fille peut épouser le fils de sa tante paternelle, mais celui-ci doit aller vivre chez son beau-père afin de lui succéder à sa mort comme héritier de ses biens et