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TOUTES LES FEMMES

et cuivré, leurs yeux bruns, leurs cheveux superbes.

Les Todas sont, d’ailleurs, un peuple extrêmement velu ; les hommes, comme les femmes, sont de haute taille et bien proportionnés. Avec leur chevelure opulente, lorsqu’ils se drapent dans leur vêtement comme dans une toge, ils ont des airs de pères conscrits revenant d’entendre au Sénat romain un discours de leur collègue Cicéron.

Doux, affables, peu travailleurs, ne chassant ni ne labourant, les Todas vivent du produit de leurs troupeaux, Naguère, ils pratiquaient l’infanticide des filles. Cette coutume sanglante a disparu, mais la polyandrie s’est conservée. La femme ne possède rien ; elle appartient à ses parents mâles. Chacun des maris d’une même femme regarde tous ses enfants comme les siens propres et comme ses cohéritiers. La femme est d’ailleurs assez libre, et jouit d’une grande influence dans sa maison. Les jeunes filles ont le droit, après avoir passé une journée seules avec lui, de refuser le fiancé qui leur a été présenté par leurs parents. De ce jour d’épreuves, il ne restera que du ridicule pour celui qui se sera montré incapable de plaire. Si le fiancé a des frères, ils peuvent, avec le consentement des futurs conjoints qui ne refusent jamais, acquitter une partie de la dot et s’assurer ainsi le partage des droits