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TOUTES LES FEMMES

des hommes ; les paupières ouvertes laissent au regard que voilent de longs cils sa direction horizontale ; les cheveux, nous l’avons dit, sont extrêmement abondants. L’ensemble est, sauf dans l’enfance, peu séduisant. Elles sont enlaidies encore par les tatouages dont on les bariole dès leur jeune âge et qui, comme un blason, doivent attester leur noblesse.

Elles marchent pieds nus, et s’habillent, comme les hommes, d’une robe unique faite d’écorce d’arbre. Leurs oreilles, en guise de pendants, sont ornées de lambeaux d’étoffe rouge. Elles peignent enfin, sur leur lèvre supérieure, une sorte de moustache rouge d’un goût peu conforme à notre esthétique européenne.

À leur peu de grâce naturelle elles joignent une malpropreté qui n’est dépassée que par les populations hyperboréennes. Une élégante Aïno ne se lave presque jamais qu’une fois dans l’année, au printemps, pour célébrer la renaissance des beaux jours.

Les Aïnos pratiquent l’égalité des droits entre les sexes ; la femme n’est pas soumise à l’homme ; elle gère avec lui les affaires communes et donne son avis sur tout ce qui peut intéresser le ménage. La polygamie est permise, le mariage entre proches parents n’est pas défendu.