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TOUTES LES FEMMES

arrivent à donner à leur dentition une teinte d’un noir parfait, qu’elles considèrent comme une grande beauté.

Leur vêtement se compose d’une pièce d’étoffe longue et large, formant robe ou jupe, qui recouvre les épaules, ceint les reins et, tendue sans être drapée, descend jusqu’à terre, en laissant entrevoir la jambe, dans son entier, pendant la marche. Leur modestie n’en est en rien offensée ; ce que, sur les bords de l’Iraouaddi, la pudeur défend avant tout de laisser voir, c’est la plante des pieds, qu’une esclave a toujours soin de recouvrir avec un pan du vêtement lorsque sa maîtresse est agenouillée, en prière, dans une pagode.

La femme birmane est aussi libre que celle d’Europe La loi n’autorise qu’une femme légitime, mais l’habitude permet au mari d’adjoindre à son épouse autant de servantes qu’il lui plaît. Celles-ci sont placées sous les ordres de la femme et, en cas de mort de leur maître, deviennent la propriété de sa veuve, à moins que, préalablement, elles n’aient été émancipées.

La cérémonie nuptiale est purement civile ; elle consiste simplement en un don de vêtements et de bijoux fait par le fiancé et en un repas pris dans le même plat par les deux futurs. Le mariage peut — ce qui arrive assez rarement — être rompu au bout de trois années. En