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TOUTES LES FEMMES

campagnes, elle laboure, elle moissonne ; dans les villes, elle est commerçante, colporteuse, changeur même ; sur le bord des rivières, elle manœuvre et conduit les barques. En presque toutes les circonstances, c’est elle qui entretient la paresse et l’indolence de son maître.

Par contre, devant la justice indigène, son témoignage n’est admis qu’avec d’extrêmes réserves. Il n’est pas accueilli, dans la plupart des cas, s’il se trouve en contradiction avec celui d’un homme ; elle n’a même pas la liberté d’entrer dans l’enceinte du tribunal : c’est du seuil de la porte qu’elle doit faire sa déposition.

Il n’y a guère plus d’un siècle, au Tonkin, comme en Siam et comme en Birmanie, subsistaient encore des vestiges de la famille maternelle. La coutume voulait que le lendemain du mariage, les nouveaux époux se donnassent les noms de « frère » et de « sœur ».