Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/189

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sa verve s’éteignit. Un doute… le premier ! venait de traverser son esprit ardent et lucide…

« — Mlle Ernestine Gallet, se dit-il, est bien riche… et son père la laisse dépenser sans compter… »

Le doute bientôt se corrobora d’un souvenir. Chose étrange ! il avait rencontré deux fois Mlle Gallet, depuis qu’il mettait à cette poursuite tant d’acharnement, et elle semblait lui faire froide mine !

Cette pensée porta dans son esprit un trouble violent, qui ne lui permit pas de prendre une résolution séance tenante. Il demeura un instant abasourdi, relisant les dépositions des yeux pour se donner une contenance ; puis :

— Eh bien ! je vais y réfléchir, dit-il, comme s’il se fût rendu à l’hésitation du juge d’instruction. Mais, je vous en prie, monsieur Hivert, que de ce moment, rien ne transpire plus touchant cette affaire étrange. Quoi que nous décidions, il vaut mieux que, provisoirement, dans le pays, on la croie terminée. Faites seulement inviter ce jeune Isidore Leroux à demeurer quelques jours encore chez son oncle, afin que le parquet puisse l’appeler pour régler le mode de reconnaissance de l’enfant.