Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et les événements de sa vie privée. Il répondit avec une inaltérable foi :

— Messieurs, c’est tout à fait invraisemblable !

— Je ne vous citerai pas un vers devenu banal, monsieur le marquis. Nous échangeons d’ailleurs, en ce moment, des paroles sérieuses, dont M. le greffier va prendre note.

— Alors je subis un interrogatoire ? Peut-être, allez-vous me faire prisonnier, moi aussi ! Ceci devient… étrange !

— Je vous répète, monsieur le marquis, que l’enfant mis en nourrice aux Écoudelles, et qui n’a pas jusqu’ici d’état civil, est né dans votre maison ! Réfléchissez !

— Et moi je vous répète que c’est impossible !… — Un moment j’ai cherché… je crois qu’en effet, aux alentours de cette époque, une personne qui habite chez moi a dû se trouver dans une position fâcheuse… mais la réflexion précisément me rappelle que cette personne a été faire ses couches à Paris deux mois auparavant, et je sais, par informations récentes, que l’enfant n’est point en nourrice dans ce pays.

— Voulez-vous me nommer cette personne ? dit le juge d’instruction, étonné à son tour.

— Je suis fâché de la compromettre, mais je pense,