Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/208

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en son âme… Il put embrasser d’un même coup d’œil et le malheur et le devoir.

— Messieurs, attendez… dit-il.

Puis, après une minute, durant laquelle il réunit tout son courage et toutes ses forces :

— Messieurs, reprit-il, certains aveux coûtent à un vieillard… dont l’honneur fut, jusqu’ici, sans tache. Excusez donc mes premières dénégations. Cet enfant inconnu est le fils de Mme la marquise de Fayan… le mien !… — Des arrangements de fortune… le désir surtout que la marquise et moi avions de marier notre fille à M. Fernand de Messey, ce qu’une diminution de la dot rendait difficile… nous ont poussé à une illégalité… à une injustice envers notre dernier-né… Puis, par la honte d’avouer une première fraude, nous avons indignement profité du dévouement de nos amis le docteur Lambert et le curé de la Brousse. — Écrivez ma déclaration, monsieur le greffier !… et vous, messieurs, laissez là toute procédure : il ne reste plus qu’à inscrire à l’état civil mon troisième enfant !