Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/239

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flammée, une hésitation lui vint… un nouveau prétexte sans doute.

« Après tout, cette lettre pourrait venir d’une autre personne, pensa-t-elle ; peut-être de madame de Braciennes, qui m’a vue hier sur la promenade… Refuser sa lettre sans l’ouvrir, ce serait bien dur… bien hautain… Après tout, Amélie de Braciennes a été mon amie… »

L’allumette lui brûlait les doigts ; elle la jeta dans la cheminée et porta sa main droite au cachet de la lettre.

« Eh ! d’ailleurs, qui saura si… »

Elle lança autour d’elle un regard furtif.

« Tandis que je m’exposerais à faire une impertinence… à blesser cruellement une femme que son cœur seul a entraînée… »

Oh ! comme elle devenait indulgente !…

Le cachet sauta.

« Ce sont des vers ! dit-elle. »

Elle replia précipitamment la lettre et la glissa dans sa poche. Quelqu’un venait.

C’était sa femme de chambre, qui lui apportait une robe fraîche.

Soudain, par l’effet d’une décision rapide, elle