Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/251

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toute sa dignité, toute sa vertu, tous ses souvenirs d’honneur et de loyauté, elle demanda au comte :

— Quand partons-nous ?

— Êtes-vous si pressée, Louise ? dit-il ; je suis à vos ordres, ma chère ; mais, puisque notre temps de vacances n’a point de limites forcées, il me semble que nous aurions pu rester ici quelques jours, à prendre les bains de mer.

— Nous devions être à Paris le 15 du mois, reprit la pauvre femme avec un effort.

— Il est bien fâcheux de passer si près des plus belles villes de l’Italie sans les voir ; vous ne connaissez pas Pise : c’eût été, d’ici, un voyage de deux jours, en comptant l’aller et le retour.

— Ah !

— Et Florence ! Comment n’avez-vous pas envie de voir Florence ? vous si artiste par vos goûts ! Je pensais tout à l’heure que nous pourrions faire marché avec un voiturin qui nous mènerait à Florence. — Ne trouvez-vous pas charmant de voyager en voiturin ?

— Nous verrions Sienne, Pistoie, Lucques… et nous pourrions revenir par Modène, Mantoue et Milan.

Madame de Morelay accueillit avec empressement l’idée d’aller à Florence. Partir pour Florence ou pour Paris, c’était toujours quitter ce dangereux pays de la