Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/267

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— Qu’est-ce ? demanda la comtesse, soudainement émue.

— Oh ! rien de grave. Seulement notre avoué m’écrit que je dois me présenter en personne au tribunal pour le procès que vous savez ; et l’affaire est appelée pour le 10 de ce mois. Nous sommes au 5.

— Eh bien, pourrons-nous jamais arriver à temps ?

— Nous deux, c’est impossible. Je ne souffrirais pas d’ailleurs, au prix de la perte de n’importe quel procès, que vous vous exposassiez à la fatigue ; et certes elle serait grande, à courir ainsi la poste par mer et par terre…

— Pourquoi donc ? S’il le faut, je suis toute prête…

— Oui. Mais moi, je ne veux point risquer votre santé à peine remise.

— Alors, il faut donc se résigner à perdre ce procès par défaut ?

— Nullement. En partant aujourd’hui même, j’arriverai pour comparaître. En vingt-quatre heures, par la malle-poste, je puis être à Gênes. J’y trouverai toujours un paquebot en partance pour Marseille. De Marseille à Paris, il faut encore vingt-quatre heures… Vous voyez que je puis être rendu dans