Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quatre jours, si le paquebot ne me fait pas attendre.

— Alors, moi…

— Vous m’attendrez ici. Je serai de retour dans neuf ou dix jours, et nous exécuterons alors notre projet de voyage à Florence.

La comtesse devint toute pâle. Sa conscience lui criait impérieusement de ne point s’exposer au danger.

— J’aime mieux partir avec vous ! s’écria-t-elle.

— Et pourquoi ?… qu’avez-vous ?… on dirait que vous avez peur de rester ici… Pourtant vous êtes bien restée tout l’hiver à Rome, seule avec votre femme de chambre.

— J’y avais des amis… des relations…

— Ne sauriez-vous rester dix jours à lire et à vous promener dans le plus beau pays du monde ?… En vérité, Louise, je ne reconnais plus en vous la femme sensée et raisonnable que j’étais accoutumé à trouver…

— Je vous assure, reprit-elle en rappelant tout son courage, que je suis bien en état de supporter ce rapide voyage.

— C’est de la folie…

— Non, c’est une sorte de pressentiment… Je ne sais quoi me dit de ne pas vous quitter.