» Qui s’immole à jamais pour le salut d’autrui[1]. »
Les Cieux semblaient parler. C’en était trop pour elle[2].
Deux fois encor levant sa paupière infidèle,
Promenant des regards encore irrésolus,
Elle chercha ses Cieux qu’elle ne voyait plus.
Des Anges au Chaos allaient puiser des mondes[3].
Passant avec terreur dans ses plaines profondes,
Tandis qu’ils remplissaient les messages de Dieu,
Ils ont tous vu tomber un nuage de feu.
Des plaintes de douleur, des réponses cruelles,
Se mêlaient dans la flamme au battement des ailes.
Où me conduisez-vous, bel Ange ? — Viens toujours.
— Que votre voix est triste, et quel sombre discours[4] !
N’est-ce pas Éloa qui soulève ta chaîne ?
J’ai cru t’avoir sauvé. — Non, c’est moi qui t’entraîne.
— Si nous sommes unis, peu m’importe en quel lieu[5] !
- ↑ Var : M1, Les cieux parlaient ainsi (corr. : semblaient parler) : — Trois vers biffés, qui semblent avoir amorcé un développement non poursuivi : Cependant aussitôt qu’en boucles vagabondes | Des cheveux blonds tressés s’écoulèrent les ondes | Ainsi qu’au front d’un Roi s’unit l’ébène à l’or
- ↑ Entre 249 et 250 : O, ni blanc ni filet.
- ↑ Milton, P. P., VII, 364 : Là (dans l’orbe du Soleil), comme à leur source, les autres astres se réparent ; ils puisent la lumière dans leurs urnes d’or ; et c’est là que la planète du matin dore sa corne.
- ↑ Var : M1, Que votre voix est sombre, et quel sombre discours !
- ↑ Moore, A. d. A., p. 47 : Transporte-moi à l’ombre de tes ailes dans ta sphère lumineuse, dans ton ciel, ou… oui, même là avec toi !