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moïse
Dégagés des lacets, le manteau d’hyacinthe[1],
Et le lin pur et blanc comme la fleur du lis[2],
Jusqu’à ses chastes pieds laissent couler leurs plis.
Qu’elle fut belle alors ! Une rougeur errante
Anima de son teint la blancheur transparente[3] ;
Car, sous l’arbre où du jour vient s’éteindre l’ardeur,
Un œil accoutumé blesse encor sa pudeur ;
Mais, soutenue enfin par une esclave noire,
Dans un cristal liquide on croirait que l’ivoire
Se plonge, quand son corps, sous l’eau même éclairé,
Du ruisseau pur et frais touche le fond doré.
Écrit en 1821[4].
- ↑ Var : P1, A-O, C3, Hyacinthe,
- ↑ Dom Calmet, Dissertation sur les habits des anciens Hébreux, dans la Bible de Vence, VIII, p. 666 : Les filles avaient des rubans ou des ceintures qui leur serraient le sein ou la poitrine… — p. 667 : Les plus précieux [manteaux] étaient d’écarlate, de pourpre ou de cramoisi. L’auteur de l’Ecclésiastique, voulant marquer l’extrémité des deux conditions du pauvre et du riche, dit : Depuis celui qui est vêtu de couleur d’hyacinthe (ou de bleu céleste), et qui porte la couronne, jusqu’à celui qui est couvert de lin cru. — p. 664 : La couleur ordinaire de la tunique était le blanc. Salomon dans l’Ecclésiasto conseille à celui qui veut vivre agréablement d’avoir toujours des habits bien propres et bien blancs… Ce prince, le plus magnifique des rois de Juda, paraissait ordinairement vêtu de blanc dans son chariot. Jésus-Christ dans l’Évangile dit que Salomon dans toute sa gloire n’approchait pas de la magnificence des lys, qui, comme ou sait, sont d’un blanc éclatant.
- ↑ Var : D, de son front
- ↑ La date manque dans M, P1, A, B.