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Page:Vigny - Poèmes antiques et modernes, éd. Estève, 1914.djvu/173

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DOLORIDA[1]

poème
Yo amo mas a tu amor que a in vida.
Prov. espagnol.
J’aime mieux ton amour que ta vie.


Titre : O, pas de sous-titre.Dans la Muse Française, en note au titre : Les poëmes de M. de Vigny, Héléna, la Prison, etc., se vendent chez Pélicier, libraire, place du Palais-Royal, 243. L’édition est presque épuisée.

Épigraphe : O, Io.


Est-ce la Volupté qui, pour ses doux mystères,
Furtive, a rallumé ces lampes solitaires[2] ?
La gaze et le cristal sont leur pâle prison.
Aux souffles purs d’un soir de l’ardente saison[3]

  1. Il semble bien que le point de départ du poème se trouve dans une anecdote publiée par une revue légitimiste, la Foudre, dont un vieux camarade de Vigny, A. de Beauchamp, était le principal rédacteur. On lit dans le n° du 5 novembre 1821 l’entrefilet suivant : « Une Anglaise, se trouvant au lit de la mort, conjura son mari de lui pardonner une faute dont elle était coupable, et lui avoua qu’elle lui avait fait infidélité. « Soyez tranquille, ma chère, lui répondit son mari ; je vous pardonne de bon cœur, mais il faut qu’à votre tour vous usiez d’indulgence envers moi. Je vous avoue que m’étant aperçu de ce que vous venez de m’avouer, je vous ai empoisonnée, ce qui est la cause de votre mort. » Il est à remarquer que l’anecdote a été reproduite mot pour mot dans les Lettres Champenoises, tome XIII, 1823, p. 271.
  2. Var : O, P2, A, rayons
  3. Var : O, A l’air pur d’une nuit