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Page:Vigny - Poèmes antiques et modernes, éd. Estève, 1914.djvu/225

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LE BAL

poème


Dédicace : A, À M. Jules Lefèvre, auteur du Parricide, de Maria, des Mexicains, etc.

Le sous-titre manque dans O, P1, A.


La harpe tremble encore et la flûte soupire[1],
Car la Walse bondit dans son sphérique empire ;
Des couples passagers éblouissent les yeux,
Volent entrelacés en cercle gracieux,
Suspendent des repos balancés en mesure,
Aux reflets d’une glace admirent leur parure,
Repartent ; puis, troublés par leur groupe riant.
Dans leurs tours moins adroits se heurtent en criant.
La danseuse, enivrée aux transports de la fête[2],
Sème et foule en passant les bouquets de sa tête,
Au bras qui la soutient se livre, et, pâlissant[3],

  1. Les vers 1-12 manquent dans O.
  2. Var : P1, Et la vierge, enivrée
  3. À la place des vers 11 et 12, P1 donne les dix vers suivants :

    Mais dans les airs émus, la musique a cessé :
    La danseuse est assise en. un cercle pressé :
    Tout se tait. Et pourquoi, graves, mais ingénues,
    Ces trois jeunes beautés vers un homme venues ?
    Cette douleur secrète, errante dans ses yeux.
    N’a pas déconcerté l’abord mystérieux ;
    Elles ont supplié ; puis, s’aidant d’un sourire.
    Elles ont dit : « Les vers ont sur nous tant d’empire !
    « Ils manquaient à la fête, et le bal les attend. »
    Le sujet est donné, c’est la danse ; on entend :