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LE TRAPPISTE[1]

poème


Titre : O1-O3, P2, Le Trapiste — O1-O3, la note au titre manque ; P2, A, Journal des Débats B-D, Moniteur

Épigraphe : O1-O3, Je suis devenu étranger à mes frères parce que le zèle de votre maison m’a dévoré, et que les outrages de ceux qui vous insultaient sont tombés sur moi (Ps. c. LXVIII, v. 8).


C’était une des nuits qui des feux de l’Espagne
Par des froids bienfaisants consolent la campagne ;
L’ombre était transparente, et le lac argenté
Brillait à l’horizon sous un voile enchanté ;

  1. On a proposé au roi de profiter du temps pour quitter Madrid avec une escorte sûre ; mais l’infortuné prince n’a pu se résoudre à suivre ce conseil.

    Le bruit s’étant répandu parmi les gardes que le roi était emmené hors du palais, prisonnier des cortés, l’ardeur de cette troupe fidèle ne pouvait plus se contenir. Elle résolut de pénétrer jusqu’au palais et de mettre le roi en liberté. Après une charge meurtrière, ils parvinrent sur la place du palais. Ils attendaient impatiemment des ordres ; nul ordre ne fut donné de l’intérieur ! Figurez-vous le palais du roi entouré de ses malheureux gardes, dix pièces de canon braquées contre les portes et les fenêtres, et dix mille personnes, tant miliciens que bandits, poussant des cris épouvantables… Ils ont combattu… Le nombre des gardes échappés (vers l’armée de la Foi) est d’environ trois cents… Le roi a paru au balcon et a salué le peuple.

    Journal des Débats, 15 juillet 1822a.

    a Et non Moniteur, comme le portent par erreur plusieurs éditions. Les événements relatés dans cet extrait remontaient au 7 juillet 1822.