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LES AMANTS

DE MONTMORENCY[1]

élévation[2]


Sous-titre : O1, O2, Élévation X | Fragment d’un volume de Poèmes intitulé : Élévations O3, pas de sous-titre.

En note au titre dans O3 : En attendant la fin de la première Consultation du docteur noir, qui paraîtra très prochainement, M. Alfred de Vigny nous adresse ce poème qui fait partie d’un nouveau recueil poétique intitulé Élévations, et nous prie de déclarer qu’il désavoue toute autre copie qui aurait pu paraître ailleurs.

La division en trois sections n’existe pas dans O1, O2.


I

Étaient-ils malheureux, Esprits qui le savez[3] !
Dans les trois derniers jours qu’ils s’étaient réservés[4] ?
Vous les vîtes partir tous deux, l’un jeune et grave,

  1. Le fait divers qui a fourni le point de départ de cette « élévation » (à savoir le suicide, le 29 avril 1829, dans une auberge de Montmorency, du caissier du journal le Voleur, Stéphane D., et de sa maîtresse Laure) a été longuement raconté dans une brochure dont Vigny a pu avoir connaissance : Les trois derniers jours d’un suicide, Paris, Levasseur ; à Montmorency, chez Leduc, restaurateur, au Cheval Blanc, 1829. Elle contient, outre les détails de l’événement, le journal tenu par Stéphane D. du 23 au 29 avril.
  2. Vigny, lettre à Mlle Camilla Maunoir, 21 décembre 1838 : « J’ai nommé ces poèmes [Les Amants de Montmorency et Paris] Élévations parce que tous doivent partir de la peinture d’une image toute terrestre pour s’élever à des vues d’une nature plus divine et laisser (autant que je le puis faire) l’âme qui me suivra dans les régions supérieures ; la prendre sur terre et la déposer aux pieds de Dieu. »
  3. Var : O2, Esprit
  4. Var : B-D, qu’ils s’étaient réservés,