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Page:Vigny - Poèmes antiques et modernes, éd. Estève, 1914.djvu/26

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introduction

sans me croire tenu d’en encombrer l’apparat critique. Mais il était indispensable qu’elles fussent signalées ici, pour servir d’un commencement de justification à quelques corrections plus importantes.

Les autres erreurs, en effet, sont d’une nature plus grave. Elles ont produit une leçon : 1° ou absurde, ou incorrecte, ou peu intelligible, ou contraire à l’intention visible du poète, 2° en contradiction avec l’unanimité ou, dans deux cas, la presque unanimité, des textes antérieurs, manuscrits ou imprimés. Lorsque ces deux conditions se sont trouvées remplies, il m’a semblé juste de maintenir la bonne leçon fournie par tous les textes précédents, et de rejeter en note la mauvaise, donnée uniquement par l’édition de 1859. Voici la liste des changements accomplis en vertu de cette règle :

Éloa, ch. I : v. 31, C’était Marthe et Marie, au lieu de : C’étaient Marthe et Marie.

Ch. I : v. loi, un de ses courts instants, au lieu de : un de ces courts instants.

Ch. I : v. 198, son nid, au lieu de : son lit.

Ch. I : v. 279, en ses routes, au lieu de : en ces routes.

Ch. III : v. 36, tout haut, au lieu de : tout bas. — Au muet abandon de la vierge qui se laisse séduire, le poète a voulu opposer la hardiesse dominatrice du séducteur sûr de son triomphe. Lisez : tout bas, le contraste s’efface, l’effet se perd, le détail devient banal. Il semble peu vraisemblable de supposer que Vigny ait eu l’idée d’une retouche qui n’est pas incompatible avec le contexte, mais qui s’harmonise beaucoup moins bien avec lui que la leçon originale. Il est plus naturel de mettre au compte du typographe une faute de lecture amenée par l’obsession du vers précédent. De ce qu’Éloa dit, sans parler : Je suis à toi, il a inféré un peu trop vite que l’ange ténébreux, pour se mettre à l’unisson, devait parler tout bas, et l’erreur, une fois commise, n’étant pas grossière, a passé inaperçue.

Ch. III : v. 124, et ses bras, au lieu de : et son bras.

Ch. III : v. 182, la céleste main, au lieu de : sa céleste main.

Le Déluge : v. 147, tes yeux, au lieu de : les yeux.