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xix
introduction

III

L’Appendice

j’ai mis à la suite des Poèmes Antiques et Modernes huit morceaux d’inégale étendue et importance, qui en sont l’accompagnement obligé :


1° Le poème d’Héléna, qui après avoir figuré en tête des Poèmes de 1822, a été condamné par le poète et exclu par lui de son œuvre. Ce n’est pas ici le lieu de discuter les motifs de cet ostracisme[1]. Il est suffisamment justifié par la faiblesse indéniable d’une œuvre de circonstance, rapidement conçue et hâtivement exécutée. Cette raison, décisive au temps où Vigny avait à ménager sa gloire, n’a plus la même force aujourd’hui ; et il serait regrettable que les lecteurs désireux d’approfondir l’art du poète n’eussent pas à leur disposition ce millier de vers moins heureusement venus, où, par suite, il est plus facile de saisir sur le vif ses artifices de composition ou de style, ses habitudes d’esprit, ses procédés de travail.

Une seule fois, du vivant d’Alfred de Vigny, des fragments en ont reparu sous le titre de La jeune Hellénienne, dans le Keepsake français, ou Souvenir de littérature contemporaine, recueilli par M. J.-B.-A. Soulié, conservateur à la bibliothèque de l’Arsenal, première année, 1830, Paris, Giraldon, Bovinet et Cie. Ce morceau est composé de trois fragments du IIe chant d’Héléna ; 1° v. 137-142 ; 2° 148-176 ; 30193-256. Le second fragment est séparé du premier par une ligne de points ; le troisième fait corps avec le second. Ils ne présentent aucune variante.

  1. Je me permets de renvoyer, pour toutes les questions relatives à ce poème, à l’édition que j’en ai donnée il y a quelques années (Paris, Hachette, 1907), en la faisant précéder d’une introduction à laquelle je ne vois rien d’essentiel à changer.