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introduction

Le second devient en 1829 :

Et la première aurore et son premier supplice,

puis, de 1837 à 1859 :

Et la première aurore, et son premier supplice.

La chute d’une lettre dans le texte de 1829 a fourni, comme on le voit, une leçon nouvelle, corroborée dans l’édition de 1837 et les suivantes par l’insertion d’une virgule à l’hémistiche. Ces deux modifications, dont la seconde a été entraînée par la première, s’expliquent plus naturellement par une erreur typographique que par une intention du poète. En effet, la leçon ainsi obtenue est inintelligible en soi (car on peut retarder, mais non retenir ce qui n’est pas encore venu), et elle ne se relie plus, comme faisait étroitement la première, aux deux vers qui suivent :

Elle vit tout ensemble et la faute et le lieu,
S’étonna d’elle-même et douta de son Dieu.

En ce qui regarde la ponctuation, j’ai conservé celle de l’édition de 1859, sauf dans quelques cas où elle corrompait manifestement le sens (Le Malheur, v. 44 et 56-57 ; Les Amants de Montmorency, v. 2). On trouvera en note la ponctuation rejetée.

En matière d’orthographe, j’ai adopté pour chacun des morceaux ou fragments de Vigny reproduits soit dans le texte courant, soit dans l’apparat critique, l’orthographe du texte sur lequel il a été transcrit. Je n’ai fait d’exception que pour l’adjectif nus qui se trouve à plusieurs reprises, dans l’édition de 1859, écrit nuds. Il m’a paru inutile de conserver cette graphie archaïque, qui ne représente ni l’usage personnel de Vigny ni celui de l’époque. En revanche, j’ai noté aussi soigneusement qu’il m’a été possible les variations dans l’emploi des majuscules, qui sont répandues à profusion dans les vers d’Alfred de Vigny. Tout au moins en ce qui concerne les Poèmes Antiques et Modernes, aucune pratique raisonnée ne paraît en régler l’emploi.