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SOUVENIRS

la guerre, il aurait droit à un rôle tout bienfaisant et non moins glorieux dans la paix ; si, à un grade déterminé, il avait des droits d’élection ; si, après avoir été longtemps muet dans les camps, il avait sa voix dans la Cité ; s’il était exécuteur, dans l’une, des lois qu’il aurait faites dans l’autre, et si, pour voiler le sang de l’épée, il avait la toge. Or, il n’est pas impossible que tout cela n’advienne un jour.

Nous sommes vraiment sans pitié de vouloir qu’un homme soit assez fort pour répondre lui seul de cette nation armée qu’on lui met dans la main. C’est une chose nuisible aux gouvernements mêmes ; car l’organisation actuelle, qui suspend ainsi à un seul doigt toute cette chaîne électrique de l’obéissance passive, peut, dans tel cas donné, rendre par trop simple le renversement total d’un État. Telle révolution, à demi formée et recrutée, n’aurait qu’à gagner un ministre de la guerre pour se compléter entièrement. Tout le reste suivrait nécessairement, d’après nos lois, sans que nul anneau se pût soustraire à la commotion donnée d’en haut.

Non, j’en atteste les soulèvements de conscience de tout homme qui a vu couler ou fait couler le sang de ses concitoyens, ce n’est pas assez d’une seule tête pour porter un poids aussi lourd que celui de tant de meurtres ; ce ne serait