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VII

dans les glaces



E n mettant le pied sur le Caïman, Vernier fut frappé de l’air préoccupé de son second. À une question qu’il lui posa à ce sujet, le lieutenant répondit en désignant la mer qui, bien que l’on fût dans la baie, balançait, sur la crête de ses vagues, de petits glaçons.

À cette vue, le capitaine ordonna que le transport de l’or et du matériel s’effectuât en toute hâte.

En effet, il n’y avait pas un instant à perdre si l’on voulait gagner les détroits par où, en avançant prudemment, l’on pouvait atteindre l’Atlantique. Si l’on obtenait ce résultat, on était sauvé. En admettant que la navigation devint impossible dans les détroits, l’on pourrait se réfugier dans quelques baies, et le chemin que l’on aurait parcouru serait autant de gagné, tandis qu’en s’attardant dans la baie de Mackenzie on se trouverait cerné par les glaces et forcé d’y rester jusqu’à la fin de l’hiver, c’est-à-dire pendant une durée de plusieurs mois. Grâce à l’activité de Vernier, quelques heures suffirent pour l’embarquement de la cargaison.