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IV

l’homme n’est jamais content



I l était dix heures du soir. Une foule brillante et compacte se pressait dans les salons de l’hôtel de Navailles, splendidement décorés d’arbustes et de gerbes de fleurs.

De tous côtés, les invités causaient avec animation et le thème des conversations était partout le même : la résurrection du comte de Navailles. Car, dans le monde, un homme ruiné est un homme mort. C’est à peine si, quelques mois après sa débâcle, on prononce encore son nom.

La rentrée triomphale du comte dans la société surprenait donc au plus haut point. Pendant un an il avait complètement disparu, et tout à coup, sans que l’on s’y attendît, l’hôtel de Navailles avait rouvert ses portes. Bien plus, on parlait d’un voyage dans un pays merveilleux où l’or se trouve à fleur de terre. Hâtons-nous de dire que cette version, comme tout ce qui est vrai, rencontrait un certain nombre de sceptiques. Parmi ces derniers se trouvait