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deuxième voyage

Prompt comme l’éclair, l’inconnu fit un bond en arrière arma sa carabine et l’épaula ; mais avant qu’il eût le temps de viser, Vernier lui envoya une balle de revolver entre les yeux.

Les aventuriers inconnus n’avaient, jusque-là, fait aucun mouvement. Mais en voyant tomber leur camarade, ils armèrent leurs carabines et envoyèrent une volée de balles à la troupe de Vernier, pas assez rapidement, pourtant, pour que ce dernier n’ait eu le temps de faire coucher ses matelots à plat ventre, de sorte que les projectiles sifflèrent au-dessus d’eux sans les atteindre.

— Debout ! cria Vernier… Enjoué… Feu !…

Une grêle de balles s’abattit sur les ennemis.

— Feu à volonté ! commanda encore le capitaine.

Les matelots commencèrent à faire entendre le roulement crépitant de leurs fusils à répétition, abattant vingt-cinq hommes en moins d’une minute.

Les survivants s’abritèrent derrière des accidents de terrain et firent un feu si bien dirigé que cinq matelots tombèrent morts et plusieurs furent blessés.

Comprenant que ses hommes risquaient d’être massacrés jusqu’au dernier si le combat continuait ainsi, Vernier rassembla ses matelots derrière lui et les entraîna au pas de charge afin de déloger l’ennemi et de faire cesser ce feu meurtrier.

Courant sous les balles, les marins atteignirent rapidement deux monticules de rochers où étaient abrités les aventuriers. D’un bond ils les escaladèrent, la hache au poing.

Ce fut alors un combat acharné, une mêlée sans nom :