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Page:Ville - Au Klondyke, 1898.djvu/94

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au klondyke

lentin, qui, comprenant le danger auquel son maître s’exposait, l’avait suivi en silence.

Pendant que Vernier, terrifié, sans voix et les yeux hagards, demeurait immobile, Le Parisien aperçut une main cramponnée à une échancrure de la glace. D’un bond il fut près de cette main qu’il saisit, tira à lui et ramena son ami Valentin, qui tenait le comte par les cheveux.

Vernier, à cette vue, s’élança auprès du courageux Loriot et l’aida à rapporter sur la rive le corps inanimé de M. de Navailles. Quant à Valentin, qui en avait été quitte pour un bain, peu agréable par une semblable température, il se secouait comme un chien mouillé.

D’énergiques frictions ne tardèrent pas à rappeler le comte à la vie, qui avait d’abord semblé vouloir l’abandonner. Des vêtements secs et une large rasade de rhum achevèrent de le remettre sur pied.

Le même traitement fut appliqué par Loriot à son ami Valentin, mais uniquement pour prévenir les suites de son immersion, car, ainsi que nous l’avons dit, il avait été tiré sain et sauf de sa dangereuse situation.

Cet accident ne fut pas inutile, car, fixé sur le peu d’épaisseur de la glace qui couvrait la rivière, Vernier fit pratiquer, au moyen de pics, un large passage qui permit aux chaloupes de gagner l’autre rive.

Certain de trouver la rivière Rouge également couverte de glace, le capitaine dirigea sa troupe en suivant une direction oblique, de façon à ne rencontrer la rivière qu’au dernier moment, c’est-à-dire lorsque l’on approcherait de la baie de Mackenzie.

Quand la troupe rencontrait sur sa route quelques-uns