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Page:Ville - Le chef des Hurons, 1900.djvu/100

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le chef des hurons

Debout sur la berge, les pirates juraient et sacraient à faire crouler le ciel.

Peu à peu, ils se calmèrent.

— Voilà un gaillard qui promet, fit un des bandits.

— Le fait est qu’il a de la décision, ajouta un autre.

James s’arrachait les cheveux de colère.

— Joué par un enfant ! rugissait-il. Ah ! que n’ai-je suivi ma première idée ! À défaut d’argent, nous aurions eu, au moins, notre vengeance !

Et il jeta un regard consterné sur la rivière, où Louis n’apparaissait plus que comme un point noir, qui allait en diminuant.

Il fallait pourtant prendre un parti.

James donna en maugréant l’ordre du départ, et les pirates se mirent en route pour la caverne du jaguar, où ils avaient donné rendez-vous à leurs compagnons.

Tout à coup, James s’arrêta.

— Sanchez, dit-il à un de ses hommes, retourne à la grotte où nous avons laissé Péters et Fritz : leur faction est maintenant inutile. Dis-leur de venir me rejoindra à la caverne. Quand nous serons tous réunis, nous tiendrons conseil, car tout n’est pas perdu.

— Tu as l’espérance robuste, grogna le bandit.

— Va, te dis-je, et fais diligence.

Tandis que le bandit s’éloignait au pas de course, James et ses compagnons continuaient leur route vers le lieu du rendez-vous, où ils arrivèrent au coucher du soleil.

Quelques heures plus tard, toute la bande était réunie, hurlant et blasphémant contre la fatalité qui venait de ruiner ses beaux projets.

Un conseil fut alors tenu.

James était blême de fureur.

— Nous ne pouvons rester sous le coup d’un pareil affront, dit-il, les dents serrées. Non seulement la fuite de notre