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Page:Ville - Le chef des Hurons, 1900.djvu/157

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LA LOI DE LYNCH

faudrait abandonner à l’Angleterre un des plus beaux fleurons de la couronne de France.

Luttant avec la farouche énergie d’un lion blessé, il tint courageusement tête à l’ennemi jusqu’au milieu du mois de mai 1759, époque où la flotte anglaise parut enfin devant Québec.

Cette flotte était composée de vingt-deux vaisseaux de ligne, de trente frégates et d’un grand nombre de vaisseaux de charge ; elle portait dix mille hommes de débarquement, placés sous les ordres d’un jeune général, plein de talent, nommé James Wolff.

Parmi les officiers de marine qui servaient à bord de la flotte anglaise, se trouvait le célèbre Cook, qui devait, plus tard, se couvrir de gloire en sillonnant des mers à peu près inconnues.

Les travaux de défense de Québec avaient été si bien organisés par M. de Montcalm, que le général Wolff, malgré la supériorité numérique de ses troupes, comprit qu’il n’obtiendrait la victoire qu’en écrasant la ville sous une pluie de feu.

Après s’être entendu avec l’amiral Saunders, commandant la flotte, il fit ouvrir le feu sur Québec, et pendant deux mois les batteries anglaises bombardèrent et incendièrent la ville, sans qu’aucun des habitants parlât de capitulation.

Cependant, l’hiver approchait. L’amiral Saunders, craignant d’être enveloppé par les glaces des eaux du Saint-Laurent, parlait de lever l’ancre. Il fallait battre en retraite ou risquer un assaut. Le général Wolff eut une inspiration de génie. Dans la soirée du 12 septembre 1759, il remonta le Saint-Laurent avec une partie de la flotte portant cinq mille soldats, et vint s’établir devant le cap Rouge, à trois lieues au-dessus de Québec.

Bouzainville, informé de ce mouvement, vint se poster au cap Rouge, avec trois mille hommes, afin de s’opposer au débarquement