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Page:Ville - Le chef des Hurons, 1900.djvu/90

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VI.

LES PIRATES DU DÉSERT



Lorsque le pirate John et ses quatre compagnons étaient partis pour se rendre à la Mission afin de se faire admettre parmi les défenseurs, une vingtaine de leurs amis, bandits comme eux, étaient restés sur la lisière du couvert, attendant anxieusement qu’un signal quelconque leur apprit que le stratagème avait réussi et que, au moment du combat, les cinq traîtres faciliteraient aux Peaux-Rouges l’entrée dans la Mission.

Ils étaient là depuis une heure, quand l’un d’eux, nommé James, et frère de John, poussa un cri de fureur.

— Qu’y a-t-il donc ? firent ses compagnons.

By God ! vous êtes donc aveugles comme des taupes, que vous ne voyez pas ce qui se passe !

Et de la main il désignait le sommet de la colline, où les corps de leurs compagnons se balançaient au bout de leurs cordes.

Les pirates poussèrent des cris de rage et firent un mouvement pour s’élancer, mais James les arrêta d’un geste.

— Où voulez-vous aller ? leur dit-il. Venger nos amis, n’est-ce pas ? c’est-à-dire faire une folie, car vous pensez bien qu’avant que vous soyez au pied des retranchements, le colonel vous aura fait cribler de balles.