race conseillait de tirer du milieu commun le poëme original :
Tantum de medio sumptis accedit honoris !
Enfin, il oubliait que dans son siècle, même à l’époque du grand goût, Corneille, Bossuet, Pascal, et souvent même Boileau et la Bruyère, avaient à propos nommé les choses par leurs noms, et qu’ils avaient enchâssé les mots les plus simples dans des vers et des lignes énergiques ou sublimes. Cet oubli d’un homme de goût marquait bien le déclin commencé du style.
Il semble qu’aujourd’hui on se ferait un point d’honneur tout contraire à celui de l’abbé Massieu. On ne craindrait nullement de conserver, dans la traduction de cette ode grecque à la Fortune, l’image des vicissitudes que voyait l’œil du poëte, et de porter dans l’expression cette alternative de haut et de bas qui fait le sujet même. La voix, dont les hardis préludes chantant, il y a plus d’un quart de siècle, la grandeur du conquérant de l’Europe en cellule à Sainte-Hélène, célébraient cet aigle qui, abattu et captif,
Manque d’air dans la cage, où l’exposent les rois ;
cette voix, aujourd’hui proscrite par un contrebas de la fortune, ne serait pas embarrassée pour rendre l’expression littérale et l’accent même du poëte thébain, pour nommer l’oiseau domestique, non moins