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LE TEMPS

même offrir au maître du char une somme plus forte qu’il ne l’auroit fallu pour en payer dix autres encore plus beaux : sa prodigalité fit l’effet qu’il en avoit espéré, & le char lui fut livré à l’instant.

Aussi-tôt qu’il fut en son pouvoir, Almenza en redoubla la magnificence par une quantité prodigieuse de pierreries, dont il l’orna en profusion ; & le jour ayant enfin paru, il envoya les Guerriers occuper les postes qu’il crut les plus importants : après quoi il fit monter Merille dans le char. Elle étoit extraordinairement parée, & brilloit comme le soleil. Il prit encore deux autres chars, presque aussi beaux que celui de Merille, sur l’un desquels il mit Zelima avec Balkir, & sur l’autre il plaça leurs femmes, les ayant fait extraordinairement parer de même que leurs Maîtresses. Quant à lui, son frere, & Benga, ils monterent sur les plus beaux chevaux qu’ils eussent tirés des écuries d’Angoulmouëk ; & ayant eu soin de prodiguer les pierreries sur leur harnois, ainsi que sur ceux qui traînoient les chars, qu’ils avoient couverts de sonnettes d’or, ils se rendirent, dans ce pompeux équipage, où les Guerriers les attendoient.

Cette brillante cavalcade arriva sur la place du Palais, où la Reine devoit être