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ET LA PATIENCE.

maison. Comme vous êtes Etrangers, Messeigneurs, ajouta-t-elle, vous serez peut-être bien-aise que je vous apprenne que la coutume d’Angole veut que les Rois, à leur avénement au Trône, fassent leur entrée triomphante sur un char orné de tout ce qui peut le rendre éclatant : or, vous saurez que l’ouvrier qui a été chargé du soin de faire celui du nouveau Roi, n’ayant pas de lieu commode à le mettre, en attendant le moment que le Tyran le veuille employer, m’a prié de le lui garder : ainsi il est chez moi ; & celui à qui il appartient, demeure près d’ici, je n’aurai pas de peine à l’obliger de vous parler. Mais comme Mouba a déclaré que le moment de son triomphe seroit deux jours après la mort de la Reine, je crains que ce court espace, ne lui permettant pas d’en faire un autre, il n’ose vous vendre celui-ci, à moins que ce ne soit le prix excessif qui le détermine, & qui le fasse résoudre à employer tout ce qu’il a d’ouvriers pour le remplacer : s’il le veut absolument, ajouta-t-elle, il le pourra, en mettant beaucoup plus de monde après.

Le prix étant le seul obstacle que cette personne faisoit appréhender au Prince, il le leva aisément, en l’envoyant elle-