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ET LA PATIENCE.

Zerbeke, il ne s’en émut point extérieurement ; au contraire, affectant plus de fierté, il ordonna aux Bourreaux d’exécuter ses ordres sans tarder. Il y en eut un qui, pour lui obéir, prit la Reine entre ses bras, & la portoit au bûcher, tandis que d’autres y traînoient Zerbeke, & que, pour hâter l’exécution, on allumoit les coins de cette pyramide. Mais les Princes d’Angole & celui de Bengal, le jettant au-devant, s’y opposerent.

Arrête, téméraire, dit Almenza à celui qui portoit la Reine, qui s’étoit évanouie : abandonne cette Princesse, ou redoute mon courroux. Mais ce Bourreau, persistant à vouloir exécuter les ordres réitérés de Mouba, continua son chemin sans écouter le Prince, ce qui obligea Almenza de lui séparer la tête du corps, pour le punir de sa désobéissance.

Cette action fut un signal pour ses compagnons, & cette Troupe guerriere, excitée par l’exemple des trois Princes, ayant secondé leur intention, se fut bientôt saisie de la Reine & de Zerbeke, & mirent l’un & l’autre hors du danger qui les menaçoit.

Cette Princesse fut portée dans le char de Merille, & Zerbeke, que Benga dégagea lui-même des chaînes dont il étoit