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LE TEMPS

chargé, étant monté, à l’aide de ce Prince, sur un cheval qu’il lui fit donner, témoigna qu’il n’étoit pas indigne de la grace qu’il en recevoit, par la façon dont il se joignit à ses Libérateurs, leur prouvant que la crainte d’une mort aussi infame que prochaine, n’avoit pu détruire son courage.

Il fallut moins d’efforts pour se rendre maître de la place, que les Princes ne l’avoient osé espérer. La populace, touchée du malheur de la Reine, n’avoit rien entrepris pour son secours ; mais ce n’étoit que par la crainte qu’inspiroient les Gardes armés de Mouba ; il les avoit fait mettre à l’entour du bucher, & ils tenoient de la sorte le Peuple en respect : cependant, comme le nombre en étoit moins grand que celui des Guerriers qui avoient suivi les Princes, ils furent forcés à céder après une légère résistance ; Mouba, le lache Mouba vit en peu de temps ses affaires ruinées. Ses amis, qui voulurent, pour leur propre intérêt, ranimer le zele du Peuple & de leurs gens, périrent tous, & furent tués les armes à la main ; fin trop honorable pour des perfides ! Leur Chef ne se flattant plus de rétablir son autorité, essaya à trouver lui-même sa sûreté dans la fuite ; mais ce moyen lui fut inter-