Page:Villeneuve - Le Temps et la patience, tome 2.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
LE TEMPS

la permission d’entrer. Elle jetta alors les yeux sur Almenza, comme pour la lui demander ; mais Merille, sans prendre garde à cette action, ayant répondu avec sa vivacité ordinaire, qu’il n’avoit qu’à paroître, ce jeune homme se montra à l’instant, & fit connoître, par la joie qui brilloit dans ses yeux, qu’il apportoit une bonne nouvelle. En effet, son beau-pere arrivoit en ce moment, & Zerbeke supplia la Reine, de sa part, de lui permettre de venir lui rendre compte de son voyage. C’est au Roi, lui répondit-elle, en lui montrant Almenza, que vous devez vous adresser pour obtenir cette permission ; il est temps qu’il monte sur son Trône : l’arrivée de ce fidele Sujet, qui vient à propos, sera pour lui d’un favorable augure ; elle mérite d’être célébrée par l’heureux événement qui va donner un Roi légitime à Angole.

Almenza fort étonné de la déclaration de la Reine, lui protesta qu’il ne songeoit nullement à la priver d’une Couronne qui lui appartenoit légitimement, & dont le Roi son pere avoit été le maître de disposer ; mais la Reine, reprenant la parole : Ah ! Seigneur, lui dit-elle, ne vous opposez pas à mon juste dessein. Le Peuple d’Angole veut un Roi, & il ne peut,