Page:Villetard - Histoire de l’Internationale.djvu/341

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avait, à Sedan, refusé de l’accepter. Après les événements du 18 mars, les capitulards, dans leur fuite désordonnée à Versailles, avaient laissé à Paris les preuves écrites de leur trahison, pour la destruction desquelles, comme dit la Commune dans son manifeste aux provinces, « ces hommes n’auraient pas hésité à faire de Paris un monceau de ruines arrosé par une mer de sang. »

D’ailleurs quelques-uns des principaux membres du gouvernement de la Défense nationale avaient des raisons particulières pour désirer ardemment de voir Paris finir ainsi.

Peu de jours après la conclusion de l’armistice, M. Millière, un des représentants de Paris à l’Assemblée nationale, depuis fusillé par l’ordre exprès de Jules Favre, a publié une série de documents légaux, authentiques, pour prouver que Jules Favre, vivant en concubinage avec la femme d’un ivrogne qui réside à Alger, avait par une suite de faux audacieux, s’étendant à travers plusieurs années, trouvé le moyen de se saisir, au nom de ses enfants adultérins, d’une succession importante qui l’enrichit, et que, dans un procès intenté par les héritiers légitimes, il n’échappa à la honte que par la connivence des tribunaux bonapartistes. Comme ces documents ne pouvaient être réfutés par aucune rhétorique, quelque puissant qu’il fût, Jules Favre resta muet pour la première fois de sa vie, et attendit patiemment le commencement de la guerre civile, dont il profita pour dénoncer furieusement le peuple de Paris comme une bande de forçats échappés, en révolte ouverte contre la famille, la religion, l’ordre et la propriété. Ce même faussaire était à peine arrivé au pouvoir, après le 4 septembre, qu’il faisait relâcher Pic et Taillefer, condamnés, pour faux, même sous l’empire, dans la scandaleuse affaire de l’Étendard. Un de ces hommes, Taillefer, ayant osé retourner à Paris sous la Commune, a été aussitôt