Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/16

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fiant et négligeable, s’il pouvait rester indépendant aux mains de ses maîtres actuels. Mais, et c’est l’objet même de cette étude, la Corée est incapable de l’effort qu’exigerait d’elle la défense de sa liberté. Dans ces conditions, elle est condamnée à devenir la proie d’un de ses voisins, et à celui-ci, quel qu’il soit, elle assurera une augmentation considérable de force dans les mers de Chine. Elle est en effet, par sa fertilité, ses forêts, ses mines, la constitution de son littoral, une des positions militaires dominantes de cette région de la terre.


J’ai pu relever également l’apparition du premier banc des nuages qui aujourd’hui obscurcissent tout l’horizon.


Le traité de Chimonoseki, en effet, consacre l’indépendance de la Corée par son article premier :


« La Chine, y est-il dit, reconnaît définitivement la pleine et complète indépendance et l’autonomie de la Corée ; et en conséquence, le paiement du tribut et l’accomplissement, par la Corée à l’égard de la Chine, de cérémonies et de formalités en dérogation à cette indépendance et à cette autonomie, devront cesser entièrement à l’avenir. »


Malheureusement le Japon s’est gardé de stipuler en même temps sa propre renonciation à ses droits sur la presqu’île, pour la défense desquels il n’avait pas hésité à faire la guerre en 1894.