Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

beaucoup au régime des concessions européennes, à Changhaï par exemple.

Très peu de Coréens s’y aventurent ; en dehors des marins de la Douane, qui, administrée par les subordonnés de sir Robert Hart, a pris l’excellente précaution d’éliminer les Nippons, c’est à peine si on rencontre une douzaine de pauvres diables à chignon noué sur le haut de la tête. Tous font le métier de portefaix. Les flâneurs restent à Tongnaï, où les Japonais, d’ailleurs, se risquent peu, par crainte, des coups de bâton.

Ceux-ci d’ailleurs n’ont eu garde de laisser improductifs les droits que la négligence coréenne leur laissait.

Domination économique des Japonais sur la Corée. — Pas à pas, surtout depuis la révolution de 1867, ils avaient étendu, comme un immense filet, leurs entreprises industrielles et commerciales sur la Corée tout entière.

Leur prépondérance commerciale était telle que dès 1892, sur un total de 391 000 tonnes représentant le mouvement général des entrées et des sorties des navires dans les trois ports ouverts, le pavillon japonais en fournissait 328 000, pendant que le russe en donnait 25 000, le chinois 15 000 et le coréen 8 000 !


En résumé, une monarchie absolue, d’allures théocratiques, qu’aucune loi organique ne protégeait, en cas de déshérence, contre les crises provoquées