Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/31

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gers. Ce trait du caractère de la reine est, j’ai pu l’observer, commun à nombre de Coréennes qui, naturellement curieuses et avides de nouveautés, sympathisent d’autant mieux avec les mœurs européennes que celles-ci comportent l’affranchissement complet de la femme.

LE TAÏ-OUEN-KOUN.

Devenue mère d’un fils, mais toujours ermite dans le Royaume Ermite, du fond du sérail, la reine entourée de traîtres, d’embûches de toutes sortes, défendit contre le Taï-Ouen-Koun, l’homme « au cœur de pierre et aux entrailles d’airain », le trône de son mari et de son fils, son propre pouvoir occulte, comme une louve défend ses petits. Elle fit face à tout, et déploya, avec une intelligence et une volonté supérieures, une souplesse infatigable et une énergie qui firent fatalement défaut à son piteux époux. La renommée lui prêta d’effroyables cruautés.

Malgré la loi et les coutumes, elle n’acceptait pas de partager son mari. Elle ignorait ses fantaisies brèves pour quelque « pyng yang girl » (danseuse du corps de ballet royal). Mais malheur à toute dame de