Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/32

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la cour qui avait inspiré un attachement plus solide au roi ! Mainte rivale a péri dans quelque arrière-cour sombre et muette du Palais Neuf, parfois avec des tourments d’une barbarie raffinée, digne seulement d’une femme jalouse ou d’un inquisiteur.

Une cependant, Mme Chang, qui avait donné au roi un fils, aussi intelligent, dit-on, que le prince héritier est borné, put s’enfuir et sauver son enfant, grâce à la connivence intéressée du roi, du Taï-Ouen-Koun et des Japonais. Ceux-ci ont fait publier l’aventure, et nombre d’autres pamphlets venimeux, dans un des journaux anglais de Yokohama.

Une pareille situation était on ne peut plus favorable à leurs entreprises. Émancipés du régime féodal depuis la chute du dernier Chogoun, en décembre 1867 (ère de Meidji), en train de se constituer à l’européenne, de se mettre en mesure de chasser de chez eux les étrangers, ils voyaient dans les troubles de la Corée le moyen de fonder contre eux une puissante domination asiatique aux dépens de l’ennemi héréditaire, de la Chine.