Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/87

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faute de moyens de communication, et le seul aspect de la route de Séoul suggère l’existence d’une fonction latente, virtuelle, qui n’attend qu’un organe pour prouver sa puissance réelle.

Les Japonais le savent si bien qu’ils veulent à tout prix construire un railway. Ce serait un moyen d’être en Corée ce que sont les Anglais en Égypte, en sauvant les apparences : mais, en même temps, ce serait une bonne affaire… une très bonne affaire…

L’ancien syndicat français avait conçu autrefois un projet analogue. On a pu voir à Singapour un bateau construit expressément pour le trafic sur le Han-yang… Il y est peut-être encore.

Un service de ce genre amènerait par une nouvelle veine, du sang à la grande artère des Messageries, si elle le voulait, ou plutôt si ses agents en Extrême-Orient le voulaient.

Le fort de Chémoulpo. — Outre le club, qui est un café quelconque, on me fit visiter les monuments de Chémoulpo : le fort coréen destiné à barrer l’entrée du Han-yang, et la Monnaie royale.

Ce fort est sur un petit cap, au fond d’une anse, au nord de la ville. C’est un carré long, fait de blocs de granit de grand appareil, recouvert de dalles de même matière, supportant un matelas de un mètre de terre. Du côté de l’intérieur, quatre portes de bois peu ferrées, closent quatre chambres hautes de 2 mètres à peine, profondes d’autant, habitées par quatre des canons les plus singuliers que j’aie vus, plus singuliers encore que ceux des remparts de cer-