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J. VILLEY.

le système emprunte, par ce mécanisme, une partie de son énergie rayonnante.

En général, les ions se recombinent sur place au hasard de leurs rencontres, d’ailleurs facilitées par leurs attractions de Coulomb. Leur énergie potentielle disparaît en donnant un supplément d’énergie cinétique. Ainsi l’énergie empruntée au faisceau de rayons X est finalement transformée en chaleur comme dans une absorption pure et simple.

Mais le fait que les ions, avant leur recombinaison, peuvent être orientés par des champs électriques, permet de concevoir, semble-t-il, l’existence de circuits où les ions positifs viendraient systématiquement extraire les électrons d’un plateau métallique, permettant ainsi, de proche en proche, un déplacement systématique d’électrons qui constitue un courant électrique capable de fournir du travail. On serait alors conduit à considérer que, contrairement à l’énergie cinétique moléculaire, isotrope par nature, l’énergie potentielle d’ionisation est peut-être susceptible de se transformer spontanément en travail dans un circuit convenablement agencé.

Il semble en fait assez probable qu’un tel circuit se trouve réalisé par un couple de Volta, constitué par un plateau d’or et un plateau de zinc, réunis par un fil métallique, entre lesquels on ionise l’air. En tout cas l’existence d’un tel circuit capable d’orienter la recombinaison des ions n’a rien qui heurte notre raison, comme la heurtait l’hypothèse d’une recoordination spontanée de l’énergie cinétique moléculaire.


CONCLUSION.


33. La signification du principe d’évolution. — Cette conclusion, très vraisemblable d’après l’analyse du mécanisme du couple de Volta, se heurte toutefois à une objection grave, au moins à première vue. Si l’on admet que les gaz peuvent être ionisés par chocs thermiques, et ce phénomène ne paraît pas douteux à température élevée, cette ionisation se produira encore, fût-ce de façon tout à fait rare et exceptionnelle, aux températures assez basses pour que subsistent les couches superficielles altérées auxquelles est dû le phénomène de Volta. On pourra alors avoir ainsi un système à température uniforme dont l’énergie thermique se transformerait spontanément en travail,