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J. VILLEY.

des gaz parfaits par exemple, où se confond avec l’isotherme que cette condition le plus petit possible se confond avec la condition le plus grand possible que nous avons énoncée au paragraphe 1.


4. Rôle des phénomènes irréversibles. — Les conditions que nous avons trouvées ci-dessous pour l’obtention du travail maximum ne sont pas autre chose que les conditions de réversibilité complète de l’évolution réalisée.

C’est là une loi générale, absolument fondamentale, qui est la base même de toute la théorie du rendement des moteurs thermiques.

Elle se justifie immédiatement si l’on se souvient que le seul moyen possible pour abaisser l’entropie d’un système c’est de lui enlever de la chaleur, tandis que toute évolution irréversible a pour résultat, une augmentation d’entropie à laquelle ne correspond pas un apport de chaleur. Donc toute évolution irréversible déplace le point figuratif, sur le diagramme entropique (M. 18), dans le sens des croissants ; elle augmente donc le parcours qu’il faudra réaliser par des enlèvements de chaleur dans le sens des décroissants pour revenir à l’entropie de l’état initial, c’est-à-dire qu’elle augmente la quantité de chaleur qu’il faudra céder à une source froide ou à l’atmosphère ; elle diminue donc le rendement utile.

Cette conclusion générale, qui emprunte à la fonction entropie elle-même son caractère un peu abstrait, s’éclaire d’ailleurs si l’on analyse la nature des évolutions irréversibles.

Elles comprennent d’abord, dans le gaz même, des productions d’énergie cinétique moléculaire décoordonnée avec disparition d’énergie cinétique mécanique ou de travail. Dans les frottements des pièces solides des machines on a de même production d’énergie thermique avec dépense de travail. Tous ces phénomènes constituent évidemment des pertes, au point de vue du rendement utile, puisqu’ils réalisent irréversiblement la transformation inverse de celle que nous recherchons.

Nous avons aussi les transports spontanés de chaleur avec écart fini de température. Une telle opération est visiblement désavantageuse, quand on cherche à obtenir le plus de travail possible, car le même transport pourrait être réalisé réversiblement avec production d’un travail positif. Soient en effet et les températures des deux por-