Page:Villey - Les principes des moteurs thermiques, 1935.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2
J. VILLEY.

Ce m’est un agréable devoir de signaler que mon attention a été appelée par M. René Leduc sur l’importance industrielle que peuvent être appelées à présenter les tuyères motrices et tuyères propulsives, auxquelles il est fait une brève allusion, et qui feront l’objet d’une étude ultérieure.

Nous serons amenés en effet, pour achever d’éclairer les principes qu’on s’est efforcé de dégager, à examiner succinctement leur application aux divers genres de machines, dans une série d’études particulières consacrées : aux moteurs à combustion interne, aux moteurs et turbines à vapeur, aux tuyères motrices et propulsives et aux moteurs thermogravifiques.


CHAPITRE I.

POSITION DU PROBLÈME.


1. Réserves d’énergie. — À la base de toute l’activité industrielle se place le problème de la production du travail mécanique nécessaire pour commander les machines extrêmement variées qu’elle utilise. Le principe de la conservation de l’énergie nous précise que, dans un système d’axes absolus, auxquels on peut pratiquement assimiler des axes liés à la Terre, ce travail ne peut être obtenu que par emprunt à l’une quelconque des diverses réserves d’énergie qui sont à notre disposition. Nous sommes donc amenés tout d’abord à examiner quelles sont les réserves d’énergie auxquelles nous pouvons faire appel.

Elles peuvent se présenter à nous sous forme d’énergie cinétique ou d’énergie potentielle.

Nous savons que, partout et toujours, à l’ordre de grandeur des phénomènes mécaniques, l’énergie cinétique se décoordonne spontanément et très rapidement, par les frottements de toutes espèces, en énergie cinétique moléculaire ou énergie thermique. Nous ne pouvons donc pas prévoir l’utilisation de réserves durables de cette catégorie. Nous avons en permanence à notre disposition l’énergie cinétique du vent, mais ce n’est pas une réserve dans laquelle nous puisons : elle est sans cesse créée par transformation de l’énergie thermique fournie par le rayonnement solaire.