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J. VILLEY.

l’échappement, des gaz brûlés qui ont perdu cette énergie potentielle, et ne sont plus capables de subir la même évolution chimique. La contradiction, qui semble d’abord absolue, peut être écartée si l’on étudie, au lieu de l’évolution réelle, une évolution fictive en circuit fermé, qui lui soit complètement équivalente au point de vue thermodynamique : Le combustible, au lieu d’être mélangé à l’air de la cylindrée, serait brûlé dans un foyer indépendant, et toute l’énergie thermique créée dans cette combustion, aux dépens de l’énergie potentielle chimique, serait transmise à l’air de la cylindrée [1], qui resterait alors chimiquement inaltéré, et jouerait seulement son rôle de fluide thermodynamique évoluant en cycle rigoureusement fermé.

Au point de vue des évolutions purement thermodynamiques, les propriétés chimiques d’une masse gazeuse sont sans intérêt. Ce qui compte seulement c’est le nombre de molécules-grammes qu’elle contient, lequel détermine[2] la valeur du produit pour chaque température et les valeurs de ses chaleurs spécifiques, qui interviennent dans les quantités de chaleur échangées.

Dans la combustion, il n’y a que de très faibles modifications de ces deux caractéristiques thermodynamiques du fluide évoluant. Les quatre cinquièmes de l’air sont constitués, en effet, par de l’azote inerte, et les transformations de l’oxygène se font sans changement moléculaire pour la partie qui se transforme en anhydride carbonique.

On peut schématiquement considérer en somme que l’on a simplement placé le foyer à l’intérieur du fluide évoluant.

Il semble, à première vue du moins, qu’il en résulte un avantage économique considérable, par la suppression du facteur, plus petit que l’unité, qui définissait le rendement du foyer. Toute l’énergie thermique correspondant à l’énergie chimique disparue est intégralement transmise au fluide thermodynamique, puisqu’elle est libérée dans ce fluide même.

Le bénéfice n’est pas toutefois aussi important qu’il semblerait

  1. Cela exigerait de brûler dans le foyer une quantité supplémentaire de combustible fournissant l’énergie thermique qui correspond aux pertes du foyer.
  2. En assimilant les gaz à des gaz parfaits.